Le vocabulaire des inscriptions métriques

Par Francesco Tecca

Epitaphe de Iulia Hygia (cliché Leveau – Centre Camille Jullian)

Quelques définitions. Selon ma récente étude, le corpus de Cherchell contient 37 inscriptions poétiques. Ce nombre est susceptible d’être modifié en fonction des nouvelles découvertes archéologiques et des différentes interprétations de certains textes que j’ai classés comme commatica. En effet, la terminologie des spécialistes des inscriptions métriques est plutôt complexe et variée: quand on parle de carmen ou d’épigramme, il s’agit d’inscriptions en poésie qui suivent les structures canoniques de la poésie classique (hexamètre dactylique, sénaire iambique, etc.). Carmen est le plus souvent utilisé pour la poésie épigraphique, tandis que épigramme est utilisé pour la poésie livresque, mais en fait les deux désignent une courte composition poétique avec des vers canoniques de la poésie classique. Le terme de classification commaticum, en revanche, a été inventé par F. Bücheler pour désigner les inscriptions qui présentent des séquences métriques sans former un vers canonique de la poésie classique. La catégorie du commaticum, un texte à mi-chemin entre la prose et la poésie, est donc très subjective et les chercheurs sont souvent en désaccord sur la question de savoir s’il faut définir une inscription comme un commaticum ou non. Souvent, outre l’aspect métrique, ce sont les thèmes, le vocabulaire et les formules utilisés qui permettent de définir une inscription comme commaticum. D’autres chercheurs parlent également de prose affective, c’est-à-dire de textes en prose contenant des éléments affectifs que l’on trouve plus souvent dans les textes poétiques. Sur les 37 inscriptions poétiques de Césarée de Maurétanie, 28 peuvent être définies comme des carmina ou des épigrammes ; 9 comme des commatica. 6 autres inscriptions entrent dans la catégorie de la prose affective et 9 ont été considérées comme des poèmes, mais sont trop fragmentaires pour que l’on puisse l’affirmer avec certitude. Enfin, 1 inscription métrique que l’on croyait ancienne s’est révélée être un objet moderne.

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