En réponse à une demande des chercheurs impliqués dans l’opération éditoriale « équipe du projet » pour faciliter le partage de l’information au sein du groupe dont les membres sont géographiquement distants, nous avons mis en place un outil informatisé de gestion du corpus des inscriptions. Il permet en effet de regrouper les données en un contenant unique, de les gérer et bien entendu de les exploiter grâce aux requêtes. L’objectif principal, dès la conception de la base de données, intitulée Epicherchell, a été de porter nos efforts sur la structuration de l’information et sur la possibilité d’enrichissement collaboratif des données par l’ensemble de l’équipe d’épigraphistes travaillant sur le dossier.
La structuration de l’information a été réalisée en collaboration avec les chercheurs et en s’appuyant sur les bases existantes dans le domaine à l’échelle internationale : Inscriptions of Roman Tripolitania (King’s College de Londres), Inscriptions of Aphrodisias Project (King’s College de Londres) et plus particulièrement celles qui alimentent les collections du projet fédérateur EAGLE (Electronic Archive of Greek and Latin Epigraphy) : Hispania Epigrafica (Université d’Alcala et de Salzburg), PETRAE (Ausonius), ou encore Epigraphic Database Heidelberg (Heidelberger Akademie des Wissenschaften) et Rome (Université Sapienza). En se référant à ces différents projets, nous souhaitions nous inscrire dans le « paysage » actuel des recherches épigraphiques et ainsi permettre l’échange des données.
L’unité documentaire est, de façon classique, l’objet portant une inscription. Les informations sont traitées en deux grandes catégories : le support matériel de l’inscription (plaque, stèle, sarcophage…) ; l’inscription et son analyse.
A l’intérieur de ces grandes catégories, l’information est répartie par champs (numériques, vocabulaire contrôlé, rédaction libre) de même nature :
-données sur la documentation de l’objet : publication originelle, numéro de corpus, illustration (numéro des négatifs numérisés)… ;
-données géographiques sur le lieu de conservation et sur le lieu de découverte avec différents niveaux de précision qui vont nous permettre de lier des cartes afin de visualiser les données spatialisées et d’offrir un autre mode de recherche par zones géographiques précises puisque nous nous situons à l’échelle d’une cité et de son territoire ;
-données sur la datation ;
-données matérielles sur le support : nature et dimensions ;
-données sur le rédacteur de la fiche et les modifications qu’il pourrait y porter pour avoir une traçabilité de l’information.
-description et analyse paléographique ;
-version diplomatique, développée et traduction de l’inscription, apparat critique et commentaire.
Chaque fiche intègre des références bibliographiques et des illustrations de l’inscription sous la forme d’une vignette et d’une galerie avec un lien hypertexte sur les images en haute définition archivées dans la photothèque du laboratoire. A terme, l’ensemble de la documentation pouvant porter un éclairage sur l’analyse des inscriptions sera liée.
La base de données de travail compte fin 2016 environ 1000 enregistrements. Ces enregistrements ont été saisis par Lucile Delavault dans le cadre d’une vacation MASA (https://masa.hypotheses.org/) à partir des notes et archives de Philippe Leveau et des fiches envoyées par plusieurs épigraphistes du projet. Les chercheurs disposent à présent d’un accès propre afin de saisir eux-mêmes leurs données. Chaque fiche présente des analyses récentes et validées par les chercheurs qui la signent.