Épitaphe de P(h)ileros, le marchand d’huile

Albertini 1925, p. CLXXVIII-CLXXIX, n^o 10 (AE 1925, 45 bis) ; Orfali 1989, p. 223, n^o 38, pl. CVIII, n^o 1 ; Bouder 2021, II, CAE.18.

Stèle, en marbre blanc, à sommet triangulaire ; en-dessous champ épigraphique et niche avec un personnage. Le fronton est de dimension très réduite : en fait, la partie supérieure de la plaque est taillée en forme de petite pointe et le champ épigraphique est au contraire très haut. Un croissant de lune a cependant été gravé, en creux, cornes vers le haut, mais faute de place, il empiète un peu sur le champ épigraphique. La stèle est brisée en deux et recollée. Il manque quelques petits fragments sur le côté droit.

Les deux fragments ont été découverts en deux temps différents. La partie inférieure avait été trouvée hors contexte, durant les années 1890, puis la partie supérieure fut découverte en 1924 dans la nécropole occidentale, propriété Bavelaër à 1500 m de la Porte de Ténès.

La niche s’inscrit dans un cadre rectangulaire dont les deux angles supérieurs sont surcreusés, de part et d’autre de la voûte qui surmonte la niche. Un bas-relief occupe l’espace : un homme en pied (H. 18,5 cm ; L. 4,5 cm), qui représente le défunt, se tient de face. La cassure oblique de la pierre (recollée) passe au niveau de son cou sans détériorer le portrait. L’homme a le visage rond, les pommettes saillantes, les yeux petits. Son nez est droit, sa bouche est petite et exprime un sourire, ses oreilles sont décollées. Il est coiffé avec des mèches parallèles, incisées et ramenées sur le devant à la mode julio-claudienne. Il porte une large et longue tunique à col rond et aux plis verticaux. De sa main droite, il plonge une louche dans une jatte posée sur le sol, et de la gauche, il maintient un entonnoir conique au-dessus d’une jarre placée sur un support cylindrique orné d’éléments végétaux : il semble ainsi vouloir transvaser l’huile d’un contenant à un autre. Sur la partie inférieure de la stèle et sur les montants, traces laissées par la gradine et le ciseau.

Texte de six lignes. Le champ épigraphique, sans encadrement, est particulièrement haut et il est en continuité, sans aucune délimitation, avec le petit fronton. À sa base, il est au contraire délimité par l’encadrement rectangulaire de la niche. Dimensions des lettres inconnues. Interponction circulaire régulière.

P▴LIVIO▴P▴EV
SEXTI▴LIBERTVS▴
PILEROS▴OLIARIVS▴(!)
H▴S▴E▴ANNORVM
XXXXIIX CIPVM▴
FECIT VALERIA▴VIRO▴
SVO▴PRO▴MERITIS▴

P(ublius) Liui˹us˺ P(ublii) Eu-
sextili bertus
P(h)ileros oliarius (!)
h(ic) s(itus) e(st) annorum
fecit Valeria uiro
suo pro meritis.

Publius Livius P(h)ileros, affranchi de Publius (Livius)Eu sextus, marchand d’huile. Il se trouve ici. Il a vécu quarante-huit ans. Valeria a fait le cippe pour son époux, en raison de ses mérites.